dimanche 13 décembre 2015

Semi Marathon de Vincennes 25 Octobre 2015



Septembre, Octobre, deux mois de dur labeur avec l'INSEP, de la sueur, beaucoup de sueur, des courbatures, de la fatigue, de la lassitude mais aussi de l'envie, on se sent vivant avec autant d'envie !
Des heures de PMA, des 30/30, du Home Trainer, encore de la sueur... des tours à Longchamps, beaucoup...des contre la montre, mais surtout contre moi même...

Ensuite, on debrief', on analyse, on prend de la hauteur, on évalue la dimension psychologie de l'effort. J'apprends, je découvre, je teste et je continue d'apprendre...une vraie boulimie. Autant profiter de ce pic de forme...

25 Octobre, Vincennes, un semi. Il fait frais, j'aime.
Peu avant le départ, je croise Pierre Eric, nous sommes dans le sas à plaisanter mais pas trop...ça fanfaronne moins qu'à l'accoutumée...
Pour une fois, j'ai ressorti ma garmin. l'objectif est simple, 3'45/km pour casser les 1h20 !

Les premiers kilomètres dans une bulle...Optimiser l'effort, la foulée, rester concentré sur les sensations, garder une certaine lucidité et un œil sur le chrono...

Km 3, nous formons un petit groupe de 4-5 coureurs, on tourne, comme on peut, parfois longtemps, parfois pas. C'est dur, on relance chacun notre tour. Premier ravito, ça va vite, je ne prends rien, peut être un erreur. Qui plus est, j'ai involontairement laissé mes gels à la consigne...On se reconcentre !

Notre petit groupe fonctionne à merveille. On avale des coureurs isolés. On alterne, on s'encourage, c'est dur, ou plutôt je suis dans le dur et attends à l'abri que l'orage passe. C'est chose faite...nous attaquons la deuxième moitié et je retrouve du panache, je me sens voler, le pied !

Le groupe se disloque nous ne sommes plus que 3. Km 14, 15, 16, je serre les dents et tente de rester dans la foulée du gars devant comme le fait celui derrière moi. Chacun s'accroche à ce qu'il peut, un souvenir, une pensée, le dénouement en dépend. Je risque de sauter, questions de minutes...de secondes ? Ça tient... 17, 18, 19... Je reprends le gars devant et en profite pour manger deux places de plus. La dernière ligne droite offre son moment de plaisir, simple, efficace, mémorable. La ligne est franchie...


1h19mn04s. 14ème. 16.013km/h.

Une belle course rondement bien menée !

Un aperçu du programme de 2016
10/01 Trail des coursières 15km
06/03 Trail du vulcain 42km
Avril 2016 Paris - Chamonix en courant
25/06 Ecosse, Celtman
UTMB si tiré au sort
Evergreen Ironman
Réunion : Diagonale des fous

A bientôt.




lundi 24 août 2015

Ubaye Trail Salomon - 9 Août 2015


Début de vacances à Barcelonette. C'est la 11ème édition du Salomon Ubaye Trail. 3 formats sont proposés : 12, 24, 42 km.

Comme nous sommes en vacances, j'ai envie de me faire plaisir sur le 12 km. (6km de montée 600D+ jusqu'au col des Alaris et 6km de descente 600D-). Michel, Caro et sa maman sont également présents.
Après analyse des résultats de 2014, je vise moins d'1h10 et espère accrocher un top 10.

Le départ est donné de la place Manuel en plein coeur de Barcelo à 9h. Beaucoup de jeunes et de locaux. D'entrée, nous partons autour de 18-19km/h sur un faux plat descendant, je suis dans le trio de tête. 1 km plus tard, la pente s'élève progressivement et je ne peux suivre l'allure imposée par les jeunes locaux. L'effort est violent ! je grimpe comme je peux et passe le col en 15ème position.

Un coca rapide au ravito et nous basculons sur la descente avec 2 autres coureurs. La descente se fera en tapant les cuisses et en brûlant les talons ! A fond sans retenue.

Temps final : 1h07'08 : 13/268

Satisfait du chrono mais déçu du classement...C'était intense et excellent !

PS : pour l'anecdote, j'ai terminé la course quelques minutes avant que la tempête et des trombes d'eau ne s’abattent sur le parcours, transformant la descente en toboggan géant pour le plus grand plaisir de Caro et sa maman...


dimanche 23 août 2015

ICE TRAIL TARENTAISE - 12 Juillet 2015


Val d'Isère accueille les championnats d'europe de Skyrunning 2015. Bienvenue sur le plus haut trail d'Europe. Un véritable bijou !

Pour la petite histoire, je dois mon dossard à la maman de Caro qui s'est bien démené pour moi...Toute une équipe s'est réunie pour ce long week end. Pascale, Didier, Michel et moi sur l'ITT (65km, 5000D+), Anne-Marie, Bernard et Béatrice sur l'altispeed (32km, 2500D+). Et deux supportrices de premier choix, Caro et sa maman.




J-1 : Direction Tignes pour repérer la grande motte (3456m) par le funiculaire et le télécabine pour cette fois du moins...Les récentes chaleurs ont entamé le glacier, l'enneigement est faible. Les crevasses s'ouvrent, les guides sont à pied d'oeuvre pour nous préparer et sécuriser l'ascension jusqu'à 3653m. Le panorama qui nous est offert sur le massif de la Vanoise est littéralement à couper le souffle ! Chanceux sommes nous, le ciel est dégagé, la température à cette altitude avoisine les 10°, exceptionnel. Sur les 5 éditions de l'ITT, c'est la première fois où le parcours sera réalisé entièrement. (Le passage sur les crêtes menant à l'aiguille perse étant maintenu).
J'en profite pour chausser et tester les Yaktrax (une première) ça se fixe sans difficulté et stabilise plutôt bien. Tout cela est bien rassurant.
Au dîner, nous avons 2 hôtes supplémentaires, Vincent et Olivier P, (le hasard a voulu que nos chemins se croisent ici). Les estimations vont bon train : 12, 13, 14, 15 heures ? Je peine à donner un chiffre n'ayant jamais couru dans ces conditions. J'imagine optimiste que ça peut passer en moins de 13h. Voyons...65km ! Tout de même...ce serait fort surprenant d'y allouer davantage de temps...
Jour J : 
3h45, check du matériel OK.
Olmo 5L raidlight
Camel de 2L
Mizuno wave rider
Cuissard booster
Chaussettes x-socks run energy
Veste polaire raidlight
Lampe petzel
Gants odlo
Bonnet
Lampe Petzl Tika plus
Et tout le reste obligatoire...

4h, un dernier bisous à ma chérie avant de se retrouver au km 40. 

Au programme



Comme nous pouvons le remarquer sur ce magnifique schéma, sur les premiers 17km nous prenons quasiment 1800m de D+.
Le départ fut rapide, certainement trop après analyse. Je me suis laissé emporter dans une vague d'euphorie, voulant faire la course...On ne fait pas la course avec les pros... Le plateau est très très relevé. La sagesse aurait souhaité davantage de retenu.

Tignes, Val Claret, 5h10, 141ème. Sensation de déjà vu. Nous y étions hier, les étoiles en moins. Surprise, Caro n'est pas retournée se coucher...Elle trottine à mes cotés, excellent ! Je prends son énergie avant l'ascension. Arrivée prévue au sommet à 7h30.


Le jour se lève sur la montagne. Le train des frontales s'étire inexorablement. Grandiose.

"Pas de bâtons ?" m'interroge un autre traileur parisien. "Et non...c'est de la triche" plaisantent - on.
C'est encore le moment des discussions sportives, tout y passe, l'écotrail, le mont-valérien, les ironman,..
6h, la neige a fait son apparition. Les yaktrax sont fortement recommandées (obligatoire sur le glacier), la pente est raide mais j'adore, j'en souris même. 7h19, 195ème j'arrive au Téléphérique de la Grande Motte, un ravito qui fait plaisir. J'ai perdu plus de 50 places, guère surprenant, il y a encore beaucoup à apprendre dans les longues montées.




Le moral est bon. Je croise Didier (expérimenté du milieu), qui m'a l'air solide. Je le garde en ligne de mire dans la suite de l'ascension. Les pros sont déjà dans la descente, impressionnant de fluidité, certains font même de la luge...
Passage de l'échelle installée pour l'occasion au dessus d'une crevasse. Ça bouchonne un peu et... surprise, un Patu ! mais lequel ? Vincent ! Il est partie bien vite également.
Single Track pour atteindre le sommet, je suis partagé entre concentration et émerveillement d'être la haut, ému. C'est déjà le moment de redescendre mes amis, une mémorable descente vers le vallon de la Leisse nous attend. J'alterne entre glissade, luge, dérapages contrôlés ou pas. Le pied ! J'ai repris Vincent qui semble souffrir de crampes déjà, mais plus de Didier en vue.

Km 25, passage du col de Fresse (2576m), 204ème. 4h50 de course. Jusqu'ici tout va bien.



Dans la descente qui mène au Km 30 (refuge du Charvet), j'accélère dans l'espoir de retrouver Didier, en vain. Il est 9h29 du matin, je suis 192ème, avec un léger coup de chaud. Une bonne pause grignotage s'impose. Je m’éternise un peu et au moment de repartir, Vincent arrive et me fait part de son état, il est catégorique : "Je suis cuit cuit cuit ! j'ai mal aux jambes". Courage lui dis-je et je repars en direction du col de la Rocheure, km 37, 2911m, seul. 


Une pente assez raide nous amène à un paysage lunaire offrant un panorama à 360° sur le massif de la Vanoise. J'ai beaucoup subit dans la montée, le pas devient plus lourd, Vincent en profite pour me rejoindre et coller une petite accélération. J'essaie d'accrocher puis laisse filer. Il a du se refaire la santé ! Au col, je suis 182ème.
Nous redescendons vers le refuge des fours (km 40, 2500m), c'est roulant et agréable.

Avant d'attaquer le col des fours (km 42, 2976m), je retrouve Vincent qui me fait part de son état de fatigue. Étant aussi dans le dur, je lui propose de faire la suite ensemble. Un bon moment d'entraide entrecoupée de "pauses paysage". Il s'est refait la cerise et se paiera même le luxe de m'attendre au sommet. Un rapide coup de tel à Caro qui nous attend avec sa maman dans la descente. Je les retrouverai quelques minutes plus tard, un vrai moment de bonheur ! J'engloutis quelques canettes de citronnade et poursuit en direction du ravito de cascade (k48).



C'est le tournant de cette aventure ! Toujours en compagnie de Vincent, le ravito s’éternise. Il nous reste 17 km (écrit ainsi, ça semble si peu...). Mais dieu que cela sera difficile ! 
Direction le glacier du Pissaillas pour atteindre le col Pers (km 50, 3009m), puis l'Aiguille Pers (km 51, 3386m) en aller-retour via l'arête Nord. Admirez...


Enfin repartis du ravito, nous avons une bonne heure et demi sur les barrières horaires. Ce n'est pas bien large...D'autant que quelques minutes plus tard, je suis à bout de force et contraint de m'allonger dans l'herbe pour piquer un som'...Vincent est toujours la, c'est rassurant.  5,10 minutes plus tard nous repartons à l'assaut, pas après pas, pause après pause...la lutte est engagée, Vincent est d'une aide incommensurable. Nous retrouverons Olivier peu avant le sommet, les Stadistes sont réunis et ne se quitteront plus ! Passage au col Pers à 15h18 après 11h18 de course. Je suis 230ème...

Le passage sur l'arête qui nous sépare de l'Aiguille Pers sera interrrrrrminnaaaable. Ma lucidité a dévalé les pentes environnantes...je restitue allègrement mon repas à la montagne. La barrière horaire s'approche alors il faut tenir ! Vincent me pousse dans le dos pour combler les quelques mètres qui nous séparent du sommet.
Il aura fallu 1h30 pour atteindre l'aiguille Pers. Il est 16h46, je suis 285ème. Eloge de la lenteur.

Ah...la descente, l'heure de la résurrection, 10 minutes plus tôt, je vomissais mes tripes et nous voila amorçant la descente vers le col de l'Iseran 4 km plus bas (600m D-). Les sensations reviennent. la magie du long opère. Arrivés au ravito à 17h43. 282ème. Caro et sa maman sont la, nouvelle source de bonheur. Nos chances de terminer sont excellentes. Il reste une ultime difficulté.

Le mur de la crête des Leissières en empruntant le tunnel (km56, 3000m) que nous franchirons à ma grande surprise sans grosse peine.

Enfin, c'est la descente vers le lac de l'Ouillette via les crêtes herbeuse d'Arcelles avant l'arrivée à Val d'Isère.


Olivier, Vincent et moi arriverons après 15h27 d'effort (le sourire retrouvé). 290/~500 (345 classés).


Didier fera une grosse course en (13h21), Michel (15h21) et Pascale (15h53).
Une première expérience de Sky Running inoubliable !
Un grand merci à ma chérie comme d'habitude, sa maman et toute la troupe du chalet. Et mention spéciale pour Vincent P et Olivier avec qui j'aurai partagé une bien belle journée.

Place aux vacances !


dimanche 2 août 2015

Ardennes Mega Trail - 27 Juin 2015

Week end du 1er mai, en route sur l'A6 avec ma chérie. Jusque la rien d'anormal. Sauf qu'au détour d'une conversation sur un éventuel UTMB 2016, ce serait chouette hein ? Oui mais il faut des points, on a beau avoir les 10 points de son permis, ses papiers et vaccins à jour, il faut encore gagner des points pour y participer ! Vous allez pas me dire quand même ???

Certes, un rapide calcul m'amène à 4 points de l'UT4M 2014 (c'est pas cher payé tout de même pour 41h de course), 2 points potentiel de l'ITT, il en manque 3 rrrrrr ! Caro eu la bonne idée de trouver une course dans les ardennes qui ferait l'affaire. Et puis niveau planning, ça la calerait une semaine après les 50km de la barjo et 2 semaines avant l'ITT. Sur le papier et sur un malentendu ça peut passer. Bref, 1 jour plus tard, mon nom figurait sur la liste des inscrits des 93km de l'AMT.

Et si j'embrigadai quelques comparses dans l'histoire ? Finalement, Cyril répondit présent et nous fit remarquer qu'en lisant les petites * sur le site de l'UTMB, nous aurions pu remarquer que les 3 points de la TDS 2013 étaient valables pour l'UTMB 2016...ah tiens...trop tard.

L'AMT, c'est le level après la Barjo, on double les km et on triple le dénivelé (4800)






Nous sommes à Charlevilles-Mézières. Ah la champagne...
Comme nous pouvons le constater sur la photo ci dessus, ça va secouer le cardio ! Le parcours surplombe les rives de la Semoy et de la Meuse.

Le temps de course est  limité à 20h30, alors Cyril a prévu d'arriver vers minuit...Vu la forme du moment, j'envisage 15h. Le seul bémol concerne les ravitaux. Nous y trouverons uniquement de l'eau...même pas une amande, ou un raisin ou de l'eau gazeuse, rien ! de l'eau et les encouragements de bénévoles, c'est déjà beaucoup vous conviendrez.

5h du matin, base sportive de Newet à Hautes-Rivières, la frontale serait presque inutile tellement la nuit a été claire.

Le départ du 54km se fait en même temps que le 93. Ca va partir vite !

Dès les premiers kilo, je cherche un rythme, une place, ne sachant pas si je suis avec les 54 ou les 93, mais rapidement je prends un rythme qui me semble un peu rapide. J'aurais toujours le temps de lever le pied plus tard...Erreur malheureux ! Erreur !

Le soleil à peine levé, km 10 j'essaie d'entamer la conversation avec un autre coureur peu réceptif. Et ce manque de concentration me vaudra une mini entorse. L'heure qui suivra sera plein de doute...j'ai mal mais c'est supportable alors je compense sur l'autre jambe, et avance en réduisant le rythme.
Cela fait un bien fou au cardio ! Me voila au premier ravitaux Haulmé km 19.
Les sentiers de cette première partie de course dans la vallée de la Semoy sont plus techniques que ce que j'avais imaginé. La cheville semble tenir alors on avance vers les 2ème ravitaux à Bogny sur Meuse.

Ravitaux du km 40, j'ai un coup de chaud. (On m'annonce dans les 15.) La terrible montée de "Madagascar" arrive après (200mD+ sur 400m), de quoi calmer toutes les ardeurs. J'ai trop tiré sur la corde en ce début de course et l'addition arrive ! L'alimentation devient compliqué et la lucidité en prend un coup. J'en profite pour faire des pauses et appeler Caro ! C'est génial, le moral revient et les jambes avec.

Le hasard me met sur le chemin de deux trailers déjà croisé sur un autre événement. Ils préparent l'UTMB. On fera les 20 prochains km ensemble ! Merci à eux ! Je les abandonnerai au ravitaux "les hautes butées" 68ème km, ne pouvant plus accrocher le wagon. 

Les 15 km suivants seront difficiles moralement alternant marche et footing !

Les km nous séparant de l'arrivée s'amenuisant, le bonheur revint petit à petit. Et c'est avec un autre traileur que j'eu le plaisir de franchir cette ligne d'arrivée !!!

En résumé, des chemins très caillouteux, de longs moments de solitude en forêt, beaucoup de racines, des faux plats ou il faut se faire violence pour relancer, des montagnes russes émotionnelles. Des arrêts interminables sur les derniers ravitaux, de quoi discuter tranquillement autour d'un bon verre d'eau avec les bénévoles. Un parcours exigeant mais plaisant. Une décharge d'adrénaline dans les 3 derniers km !

15h28 de course. 30 ème / 229 participants (presque 50% d'abandon).

Cyril, fidèle à ses prévisions arrivera après 19h15 d'effort, presque frais. 

On a les points ! 

A dans 2 semaines...





mardi 30 juin 2015

Barjo - 21 juin 2015



"Le trail le plus barge de Normandie" parait-il...

Le Cotentin vous connaissez ??? mais si, la haut, dans un coin de la Normandie, dans le massif armoricain, perdu entre la brume de la hague, et la baie du mont saint-michel. Un charmant endroit pour le premier trail de l'année, et en famille qui plus est !

Plusieurs formats nous sont proposés : 15, 27, 50, 100...
Caro prendra le départ du 27, Michel sur le "défi" (nocture + 50), Yann et moi sur le 50 jugeant cela déjà bien suffisant.

Pour mener à bien cette aventure et les prochaines du mois à venir (93km de l'AMT dans 1 semaine et 65km de l'ITT dans 3 semaines), j'ai mis en place un nouveau programme maison.
Lundi : 25-30 km avec bosses.
Mercredi : 10-15 montée/descente côte du parc de Saint cloud
Vendredi : Fractionné cours.
Samedi ou Dimanche facultatif, footing souple.

21 juin 2015. Le départ sera donné à 9h depuis la plage d'Urville-Nacqueville. L'idée étant d'arriver à Beaumont Hague par la côte. D'après ce que j'ai pu visualiser du parcours, nous aurons peu de répit, un parcours accidenté modéré, sans réelle difficulté, bien que les locaux craignent les 15 derniers km...Nous sommes sur la plage, les conditions sont quasi idéales.

C'est parti ! Le rythme n'étant pas très élevé, sur le sable, je suis derrière les deux premiers à l'abri du vent. Nous passons une barrière de pierres, algues, eau que je négocie mal et me retrouve vers la 10ème place. Ça commence à grimper, le rythme imposé devant est trop soutenu, c'est avec un léger pincement au coeur que je vois le groupe de tête s'éloigner. Tant pis, il s'agit de faire sa course désormais.
Km 20, je sympathise avec 2 autres concurrents (sur la photo ci-dessous), et nous ferons presque le reste de la course ensemble...


Nous avalons les km, les ravitaux, ce qui changea considérablement le ressenti sur la course, peu de place au doute, à la solitude des longs trails. La course prenait des allures de sortie longue dominicale, l'intensité en plus, sans souffrance, n'y laissant que le plaisir.
Un vrai grand moment d'échanges, et de bonne humeur !

A quelques km de l'arrivée, le trio s'étiolera puisque Nicolas (en rouge) prendra les devant tandis que Xavier (en jaune) sera victime de crampes. Je m'accrocherai à ma 9ème place (sur 452 arrivants), plutôt satisfait de cette entrée en matière.

Le parcours est certes bosselé mais très abordable, beaucoup de relances, un passage mémorable dans le sable mou, de nombreux points de vue qui auraient mérité une pause et des bénévoles aux petits oignons.

Un grand merci à mon Papa et Michelle pour leur présence tout au long de cette journée.
Bravo à Michel pour le défi, et Yann pour son temps sur le 50.
Et surtout, félicitations à ma chérie qui terminera le 27 avec le sourire et des "j'ai mal partout" !

J'ai adoré ce week end. Comme quoi, il n'y a pas que le Bretagne ou la montagne qui vous gagne, la Normandie aussi !

A la semaine prochaine

samedi 9 mai 2015

100 heures de Jeûne...Mais pourquoi !

Après plusieurs tentatives infructueuses mises à mal par un intarissable appétit, un entrainement trop conséquent ou encore une décision trop hâtive, il fallait se rendre à l'évidence, Jeûner n'était pas un acte anodin !

Je dirais très volontiers que ce fût d'abord le challenge qui me séduisait mais j'avais également envie d'expérimenter le sujet de l'intérieur. Le spirituel contre le charnel...

Nullement question d'en faire l'apologie ou au contraire sa condamnation, après avoir lu pléthore de documentations et d'articles sur le jeûne, j'avais une vague idée des heures à venir...
Pratique "vieille comme le monde" aux aspects divers, culture, religion, époque, à chacun son art de jeûner.

Dimanche 26 avril, 22h, dernière gorgée d'infusion...peut être la savourais-je un peu plus...
Le compteur s'enclenchait...100 heures, j'imaginais déjà le sablier se délectant de quelques grains.
Les questions fusaient : Allais-je succomber à ces pulsions alimentaires ? L'esprit ne trouverait-il pas une fois de plus un subterfuge pour se délivrer de l’expérience ? La fatigue ne l'emporterait-elle pas ?

A j-2 j'avais pris soin de mesurer quelques variables corporelles comme valeur de référence (Poids, pouls, appétit, fatigue...voir tableau plus bas).

15 jours plus tard, le bilan !
108 heures de jeûne exactement. Une très grande satisfaction d'être enfin parvenu à me contrôler.
Le conditionnement pré-jeûne aura certainement été un facteur déterminant dans la réussite. Ce n'est pas tant le petit-déjeuner qui manquait, ni même le repas du midi, essentiellement remplacé par une promenade à la découverte des ruelles parisiennes mais le repas du soir ! Mon corps réclamait encore et encore sans répit jusqu'à ce que sommeil s'en suive ! Sommeil qui aura été sévèrement perturbé durant ces quelques jours. En cause, la faim ? la fatigue ?

Occuper autrement le temps ordinairement consacré à se nourrir, rompre l'horloge biologique rythmée par les cycles alimentaires me semble très complexe. Il est difficile de s'affranchir de telles habitudes ancrées dans notre organisme.  Est-ce imposé par notre mode de vie ou un invariable naturel ?
Et si la substantifique moelle de l'alimentation résidait dans le plaisir simple d'apporter à son organisme le juste équilibre de ce dont il a besoin peu importe l'heure, la quantité...

Le premier jour était consacré au travail ordinaire ponctué par un footing d'1h20 allure très souple, sans observation particulière. Une faim présente bien entendu accompagnée de doutes quant à l'aboutissement du jeûne.
Le 2 ème jour, encore un footing léger d'1h10. Le corps semble entamer un processus d'adaptation, intelligent on ne la lui fait pas...L'esprit sait être malin, le corps a énormément d'autres ressources...
En effet, concernant le métabolisme, j'ai été surpris de constater la rapidité avec laquelle notre corps s'adapte. En seulement 60h, je pouvais déjà ressentir un ralentissement général de mes activités motrices et une faculté de concentration modifiée, plus accrue par activité cérébrale. Ce qui me semblait paradoxal. Plus d'efficacité pour moins de possibilité de traitements...(A méditer)

Les footings souples en parallèle prenaient une saveur particulière. J'étais d'autant plus à l'écoute des signaux corporels. Apparition de subtiles contractures inhabituelles, de vertiges identiques à ceux perçus lors des longs trails et surtout une concentration décuplée, sur les odeurs, les bruits. Ma perception de l'environnement était différente, je redécouvrais mes parcours ordinaires sous un autre angle...Fascinant !

Mon rythme cardiaque a chuté. D'ordinaire à 40, je l'ai mesuré à 31 en plein après midi et à 36 le matin. Une fatigue générale s'est imposée insidieusement, pas nerveuse, quasi assommante. La prise de 30g de Sulfate de Magnésium (sel d'Epsom) le mercredi (3ème jour) a continué le travail. Sa capacité à dilater les canaux excrétoires est sans faille...L'effet de lavement est impressionnant d'efficacité..

4ème jour, c'est le départ pour un long week end dans le Sud, et cela me convient car 7 heures de voiture nous occuperont suffisamment... Le plus dur est derrière nous mais les pulsions alimentaires sont toujours la et la capacité d'abandon aussi. Néanmoins à quelques heures de la dernière nuit, impossible de succomber !

Au niveau du poids, pas de surprise, la perte quotidienne était évidente. La question était plutôt de comprendre ce que je perdais. De l'eau ? certainement pas vu les litres engloutis, alors quoi ?
Une étude évoque une perte répartie en 60% de graisse, 20% de muscle, 8% pour la peau, 5% pour le sang, et 2% autres (coeurs, cerveaux). Il serait intéressant de vérifier cela par scanner. Concrètement, j'ai perdu environ 5kg, ce à quoi je m'attendais. En revanche, l'après jeûne a été beaucoup moins bien maîtrisé. 3kg sur 5 ont été repris dans les 2 jours qui ont suivi. Aujourd'hui, j'ai toujours une perte résistante nette de 1kg.

Niveau sportif, j'attaque les séances de côtes inhérentes à la préparation de trail, le mois de Juin étant assez chargé. D'excellentes sensations, les jambes semblent déjà prêtes à en découdre avec des trail de 50+. De la à conclure que c'est lié au jeûne, je ne sais pas.

J-2J-1J1J2J3J4J5
Poids69.869.871.369.468.666.866.1
Rythme cardiaque (réveil)40404040403638
Appétit matin5557656
Appétit midi687859
Appétit soir3781096
Fatigue556887
Activité10km compétFooting 1h20Footing 1h101h 30 de marche2h voiture
Qualité sommeil876339
Irritabilité000500
RemarquesPouls enregistré à 31 à 16h.
Impression que le corps
fonctionne au ralenti
Légère sensation de vertiges
Prise de sulfate
de magnésium
Sérenité
intérieure

Pas de conclusion hâtive !
108 heures durant lesquelles j'ai souvent du lutter face à moi même. La faiblesse et la facilité s'opposant à la maîtrise de soi, la force intérieure et l'abnégation. Satisfait du résultat pour une première, cela ouvre d'autres horizons et d'autres capacités à développer. Une sensation de légèreté, un confort corporel indéniable, une adaptation du métabolisme bien palpable, une concentration surprenante en contrepartie d'un corps au ralenti.
Il faudra sans doute réitérer l’expérience afin d'en découvrir un peu plus sur le sujet...

vendredi 8 mai 2015

10 km du bois de Boulogne - 26/04/2015


Un échec cuisant...

C'était LE premier objectif de l'année ! Après les 35'50 de la corrida d'Issy fin 2014, j'avais bon espoir de casser la barre des 35.

Après avoir sélectionné ce programme http://www.lepape-info.com/entrainement/plan-entrainement-10-km-en-32-mn-6-seances-par-semaine/ en l'adaptant à mon niveau j'entamais 12 semaines chargées ! Avec du recul il y avait bien trop de séances "au seuil" à mon goût...
Qu'importe, en bon petit soldat, j'avais fait le job.

Caro en parallèle faisait ses gammes sereinement avec l'envie de faire mieux que l'an passé (1h01).

J-1, mentalement, je ne me sens pas aussi prêt que d'habitude, peut être me suis-trop mis la pression. Tout est prétexte à la dévalorisation.
Poids de forme non atteint, chaussures en piteuse état, fatigue générale liée à la prépa, quelques cocktails de trop la semaine, autant de détails qui me hanteront durant l'effort... Je me sens presque déjà vaincu.

Jour J : réveil 8h pour un départ à 10h. Intérieurement je sais bien que c'est trop tard. Je ne peux m’empêcher de repenser au conseil de Jérôme quelques années plus tôt à Embrun. (le repas c'est 3h avant minimum !).

Le départ est en lieu familier et nous nous y rendons en trottinant. Bon dieu que nous sommes nombreux ! 4500 annoncés, 3697 finishers.  Heureusement,  j'ai réussi à me dégoter un dossard en sas préférentiel la veille.
9h55, je suis au 2ème rang avec les cadors...

PAN !
Les 2-3 premiers kilo se font sur la base de 3'15 je pense. Fidèle à mon absence de montre, pour une fois elle me manquera. L'allure ne s'improvise pas dans ces conditions et les questions défilent...Là où il ne devrait y avoir de place que pour la concentration, je suis parasité par le poids des détails accumulés par ma conscience et c'est mauvais !

Parti certainement trop vite, des coureurs embrayent ma foulée et me dépose un à un... L'agacement du début cède rapidement la place à la résignation. Parfois je tente de m'accrocher, vainement, rapidement la corde mentale lâche.

37'25" au compteur pour une 44ème place. Une contre perf' propice à la remise en question. D'autres axes d'amélioration doivent être explorés...Respiration, étirements, alimentation, résistance à la douleur...
Une course mal négociée de bout en bout et peu de plaisir au final. Le seul vrai bonheur viendra du sourire de Caro qui aura plus que largement atteint son objectif. 53'47", une sacrée belle progression !

PS : renforcé mentalement par l'épreuve, c'est le moment d'entamer le jeûne auquel nous pensons depuis plusieurs mois. 100h sans manger...cap ???

samedi 28 février 2015

Cross de Sceaux - 8 Février 2015

40ème édition du cross de Sceaux ! Au programme, 2 boucles de 5 km dans le parc dessiné par André le Nôtre à la fin du XVIIè s à la demande de Colbert...Et son château, mais en ce beau dimanche ensoleillé, l'heure n'est pas à la promenade champêtre ou autre chasse à courre dans les allées du parc mais plutôt à la "joyeuse foulée"...

Les 35-40 mn qui suivront 10h30 seront intenses...


Les pieds sur la ligne de départ, un long faux plat descendant droit devant...ça part vite, très vite, à tel point que mon esprit n'a pas jugé nécessaire de me faire remarquer un détail. Le joyeux groupe qui m'entoure ne coure pas le 10000 mais le 5000...Cela explique peut être la vitesse. Résultat, j'apprends plus tard que je suis en 3ème position. Pas habitué à être "dans la course", je me prends quand même au jeu. Personne ne semble vouloir concéder la moindre place, il ne faudra pas faillir, ça va se jouer dans la tête (et un peu dans les jambes aussi...)
Un moment d'absence et je me fais reprendre une place sans pouvoir accrocher. Et hooooo ? Psychologiquement, aucune réponse, je craque mentalement et me retournant d'un oeil inquiet vois que ça rentre derrière. J'essaie en vain de garder les quelques mètres qui nous séparent, 2 gaillards me reprennent au 7ème km et m'invitent dans un élan sympathique à accrocher leur wagon. Hop, je l'attrape au vol. 6ème, 6ème, 6ème, 6ème (indique ma petite voix intérieure insatisfaite...).

Le dialogue intérieur s'installe entre résignation, sursaut d'orgueil, adrénaline, douleur et bonheur. Notre petit groupe de 3 se disloquera sur le dernier km. Je repasse 5 et ne parvins pas à reprendre la 4ème place dans un sprint lancé un peu tard...

Temps anecdotique de 37'11"

Résultats ici

Et un diplôme en poche...


Bravo à ma chérie qui termine la course sans en avoir gardé sous la chaussure...

PS : Le hasard m'a amené sur le blog d'un autre coureur (Guillaume Bresson : 6ème), une autre vision de la même course :). Merci pour la photo ! http://lecoureurdesbois.blogspot.fr/

A+

Anto