lundi 24 août 2015

Ubaye Trail Salomon - 9 Août 2015


Début de vacances à Barcelonette. C'est la 11ème édition du Salomon Ubaye Trail. 3 formats sont proposés : 12, 24, 42 km.

Comme nous sommes en vacances, j'ai envie de me faire plaisir sur le 12 km. (6km de montée 600D+ jusqu'au col des Alaris et 6km de descente 600D-). Michel, Caro et sa maman sont également présents.
Après analyse des résultats de 2014, je vise moins d'1h10 et espère accrocher un top 10.

Le départ est donné de la place Manuel en plein coeur de Barcelo à 9h. Beaucoup de jeunes et de locaux. D'entrée, nous partons autour de 18-19km/h sur un faux plat descendant, je suis dans le trio de tête. 1 km plus tard, la pente s'élève progressivement et je ne peux suivre l'allure imposée par les jeunes locaux. L'effort est violent ! je grimpe comme je peux et passe le col en 15ème position.

Un coca rapide au ravito et nous basculons sur la descente avec 2 autres coureurs. La descente se fera en tapant les cuisses et en brûlant les talons ! A fond sans retenue.

Temps final : 1h07'08 : 13/268

Satisfait du chrono mais déçu du classement...C'était intense et excellent !

PS : pour l'anecdote, j'ai terminé la course quelques minutes avant que la tempête et des trombes d'eau ne s’abattent sur le parcours, transformant la descente en toboggan géant pour le plus grand plaisir de Caro et sa maman...


dimanche 23 août 2015

ICE TRAIL TARENTAISE - 12 Juillet 2015


Val d'Isère accueille les championnats d'europe de Skyrunning 2015. Bienvenue sur le plus haut trail d'Europe. Un véritable bijou !

Pour la petite histoire, je dois mon dossard à la maman de Caro qui s'est bien démené pour moi...Toute une équipe s'est réunie pour ce long week end. Pascale, Didier, Michel et moi sur l'ITT (65km, 5000D+), Anne-Marie, Bernard et Béatrice sur l'altispeed (32km, 2500D+). Et deux supportrices de premier choix, Caro et sa maman.




J-1 : Direction Tignes pour repérer la grande motte (3456m) par le funiculaire et le télécabine pour cette fois du moins...Les récentes chaleurs ont entamé le glacier, l'enneigement est faible. Les crevasses s'ouvrent, les guides sont à pied d'oeuvre pour nous préparer et sécuriser l'ascension jusqu'à 3653m. Le panorama qui nous est offert sur le massif de la Vanoise est littéralement à couper le souffle ! Chanceux sommes nous, le ciel est dégagé, la température à cette altitude avoisine les 10°, exceptionnel. Sur les 5 éditions de l'ITT, c'est la première fois où le parcours sera réalisé entièrement. (Le passage sur les crêtes menant à l'aiguille perse étant maintenu).
J'en profite pour chausser et tester les Yaktrax (une première) ça se fixe sans difficulté et stabilise plutôt bien. Tout cela est bien rassurant.
Au dîner, nous avons 2 hôtes supplémentaires, Vincent et Olivier P, (le hasard a voulu que nos chemins se croisent ici). Les estimations vont bon train : 12, 13, 14, 15 heures ? Je peine à donner un chiffre n'ayant jamais couru dans ces conditions. J'imagine optimiste que ça peut passer en moins de 13h. Voyons...65km ! Tout de même...ce serait fort surprenant d'y allouer davantage de temps...
Jour J : 
3h45, check du matériel OK.
Olmo 5L raidlight
Camel de 2L
Mizuno wave rider
Cuissard booster
Chaussettes x-socks run energy
Veste polaire raidlight
Lampe petzel
Gants odlo
Bonnet
Lampe Petzl Tika plus
Et tout le reste obligatoire...

4h, un dernier bisous à ma chérie avant de se retrouver au km 40. 

Au programme



Comme nous pouvons le remarquer sur ce magnifique schéma, sur les premiers 17km nous prenons quasiment 1800m de D+.
Le départ fut rapide, certainement trop après analyse. Je me suis laissé emporter dans une vague d'euphorie, voulant faire la course...On ne fait pas la course avec les pros... Le plateau est très très relevé. La sagesse aurait souhaité davantage de retenu.

Tignes, Val Claret, 5h10, 141ème. Sensation de déjà vu. Nous y étions hier, les étoiles en moins. Surprise, Caro n'est pas retournée se coucher...Elle trottine à mes cotés, excellent ! Je prends son énergie avant l'ascension. Arrivée prévue au sommet à 7h30.


Le jour se lève sur la montagne. Le train des frontales s'étire inexorablement. Grandiose.

"Pas de bâtons ?" m'interroge un autre traileur parisien. "Et non...c'est de la triche" plaisantent - on.
C'est encore le moment des discussions sportives, tout y passe, l'écotrail, le mont-valérien, les ironman,..
6h, la neige a fait son apparition. Les yaktrax sont fortement recommandées (obligatoire sur le glacier), la pente est raide mais j'adore, j'en souris même. 7h19, 195ème j'arrive au Téléphérique de la Grande Motte, un ravito qui fait plaisir. J'ai perdu plus de 50 places, guère surprenant, il y a encore beaucoup à apprendre dans les longues montées.




Le moral est bon. Je croise Didier (expérimenté du milieu), qui m'a l'air solide. Je le garde en ligne de mire dans la suite de l'ascension. Les pros sont déjà dans la descente, impressionnant de fluidité, certains font même de la luge...
Passage de l'échelle installée pour l'occasion au dessus d'une crevasse. Ça bouchonne un peu et... surprise, un Patu ! mais lequel ? Vincent ! Il est partie bien vite également.
Single Track pour atteindre le sommet, je suis partagé entre concentration et émerveillement d'être la haut, ému. C'est déjà le moment de redescendre mes amis, une mémorable descente vers le vallon de la Leisse nous attend. J'alterne entre glissade, luge, dérapages contrôlés ou pas. Le pied ! J'ai repris Vincent qui semble souffrir de crampes déjà, mais plus de Didier en vue.

Km 25, passage du col de Fresse (2576m), 204ème. 4h50 de course. Jusqu'ici tout va bien.



Dans la descente qui mène au Km 30 (refuge du Charvet), j'accélère dans l'espoir de retrouver Didier, en vain. Il est 9h29 du matin, je suis 192ème, avec un léger coup de chaud. Une bonne pause grignotage s'impose. Je m’éternise un peu et au moment de repartir, Vincent arrive et me fait part de son état, il est catégorique : "Je suis cuit cuit cuit ! j'ai mal aux jambes". Courage lui dis-je et je repars en direction du col de la Rocheure, km 37, 2911m, seul. 


Une pente assez raide nous amène à un paysage lunaire offrant un panorama à 360° sur le massif de la Vanoise. J'ai beaucoup subit dans la montée, le pas devient plus lourd, Vincent en profite pour me rejoindre et coller une petite accélération. J'essaie d'accrocher puis laisse filer. Il a du se refaire la santé ! Au col, je suis 182ème.
Nous redescendons vers le refuge des fours (km 40, 2500m), c'est roulant et agréable.

Avant d'attaquer le col des fours (km 42, 2976m), je retrouve Vincent qui me fait part de son état de fatigue. Étant aussi dans le dur, je lui propose de faire la suite ensemble. Un bon moment d'entraide entrecoupée de "pauses paysage". Il s'est refait la cerise et se paiera même le luxe de m'attendre au sommet. Un rapide coup de tel à Caro qui nous attend avec sa maman dans la descente. Je les retrouverai quelques minutes plus tard, un vrai moment de bonheur ! J'engloutis quelques canettes de citronnade et poursuit en direction du ravito de cascade (k48).



C'est le tournant de cette aventure ! Toujours en compagnie de Vincent, le ravito s’éternise. Il nous reste 17 km (écrit ainsi, ça semble si peu...). Mais dieu que cela sera difficile ! 
Direction le glacier du Pissaillas pour atteindre le col Pers (km 50, 3009m), puis l'Aiguille Pers (km 51, 3386m) en aller-retour via l'arête Nord. Admirez...


Enfin repartis du ravito, nous avons une bonne heure et demi sur les barrières horaires. Ce n'est pas bien large...D'autant que quelques minutes plus tard, je suis à bout de force et contraint de m'allonger dans l'herbe pour piquer un som'...Vincent est toujours la, c'est rassurant.  5,10 minutes plus tard nous repartons à l'assaut, pas après pas, pause après pause...la lutte est engagée, Vincent est d'une aide incommensurable. Nous retrouverons Olivier peu avant le sommet, les Stadistes sont réunis et ne se quitteront plus ! Passage au col Pers à 15h18 après 11h18 de course. Je suis 230ème...

Le passage sur l'arête qui nous sépare de l'Aiguille Pers sera interrrrrrminnaaaable. Ma lucidité a dévalé les pentes environnantes...je restitue allègrement mon repas à la montagne. La barrière horaire s'approche alors il faut tenir ! Vincent me pousse dans le dos pour combler les quelques mètres qui nous séparent du sommet.
Il aura fallu 1h30 pour atteindre l'aiguille Pers. Il est 16h46, je suis 285ème. Eloge de la lenteur.

Ah...la descente, l'heure de la résurrection, 10 minutes plus tôt, je vomissais mes tripes et nous voila amorçant la descente vers le col de l'Iseran 4 km plus bas (600m D-). Les sensations reviennent. la magie du long opère. Arrivés au ravito à 17h43. 282ème. Caro et sa maman sont la, nouvelle source de bonheur. Nos chances de terminer sont excellentes. Il reste une ultime difficulté.

Le mur de la crête des Leissières en empruntant le tunnel (km56, 3000m) que nous franchirons à ma grande surprise sans grosse peine.

Enfin, c'est la descente vers le lac de l'Ouillette via les crêtes herbeuse d'Arcelles avant l'arrivée à Val d'Isère.


Olivier, Vincent et moi arriverons après 15h27 d'effort (le sourire retrouvé). 290/~500 (345 classés).


Didier fera une grosse course en (13h21), Michel (15h21) et Pascale (15h53).
Une première expérience de Sky Running inoubliable !
Un grand merci à ma chérie comme d'habitude, sa maman et toute la troupe du chalet. Et mention spéciale pour Vincent P et Olivier avec qui j'aurai partagé une bien belle journée.

Place aux vacances !


dimanche 2 août 2015

Ardennes Mega Trail - 27 Juin 2015

Week end du 1er mai, en route sur l'A6 avec ma chérie. Jusque la rien d'anormal. Sauf qu'au détour d'une conversation sur un éventuel UTMB 2016, ce serait chouette hein ? Oui mais il faut des points, on a beau avoir les 10 points de son permis, ses papiers et vaccins à jour, il faut encore gagner des points pour y participer ! Vous allez pas me dire quand même ???

Certes, un rapide calcul m'amène à 4 points de l'UT4M 2014 (c'est pas cher payé tout de même pour 41h de course), 2 points potentiel de l'ITT, il en manque 3 rrrrrr ! Caro eu la bonne idée de trouver une course dans les ardennes qui ferait l'affaire. Et puis niveau planning, ça la calerait une semaine après les 50km de la barjo et 2 semaines avant l'ITT. Sur le papier et sur un malentendu ça peut passer. Bref, 1 jour plus tard, mon nom figurait sur la liste des inscrits des 93km de l'AMT.

Et si j'embrigadai quelques comparses dans l'histoire ? Finalement, Cyril répondit présent et nous fit remarquer qu'en lisant les petites * sur le site de l'UTMB, nous aurions pu remarquer que les 3 points de la TDS 2013 étaient valables pour l'UTMB 2016...ah tiens...trop tard.

L'AMT, c'est le level après la Barjo, on double les km et on triple le dénivelé (4800)






Nous sommes à Charlevilles-Mézières. Ah la champagne...
Comme nous pouvons le constater sur la photo ci dessus, ça va secouer le cardio ! Le parcours surplombe les rives de la Semoy et de la Meuse.

Le temps de course est  limité à 20h30, alors Cyril a prévu d'arriver vers minuit...Vu la forme du moment, j'envisage 15h. Le seul bémol concerne les ravitaux. Nous y trouverons uniquement de l'eau...même pas une amande, ou un raisin ou de l'eau gazeuse, rien ! de l'eau et les encouragements de bénévoles, c'est déjà beaucoup vous conviendrez.

5h du matin, base sportive de Newet à Hautes-Rivières, la frontale serait presque inutile tellement la nuit a été claire.

Le départ du 54km se fait en même temps que le 93. Ca va partir vite !

Dès les premiers kilo, je cherche un rythme, une place, ne sachant pas si je suis avec les 54 ou les 93, mais rapidement je prends un rythme qui me semble un peu rapide. J'aurais toujours le temps de lever le pied plus tard...Erreur malheureux ! Erreur !

Le soleil à peine levé, km 10 j'essaie d'entamer la conversation avec un autre coureur peu réceptif. Et ce manque de concentration me vaudra une mini entorse. L'heure qui suivra sera plein de doute...j'ai mal mais c'est supportable alors je compense sur l'autre jambe, et avance en réduisant le rythme.
Cela fait un bien fou au cardio ! Me voila au premier ravitaux Haulmé km 19.
Les sentiers de cette première partie de course dans la vallée de la Semoy sont plus techniques que ce que j'avais imaginé. La cheville semble tenir alors on avance vers les 2ème ravitaux à Bogny sur Meuse.

Ravitaux du km 40, j'ai un coup de chaud. (On m'annonce dans les 15.) La terrible montée de "Madagascar" arrive après (200mD+ sur 400m), de quoi calmer toutes les ardeurs. J'ai trop tiré sur la corde en ce début de course et l'addition arrive ! L'alimentation devient compliqué et la lucidité en prend un coup. J'en profite pour faire des pauses et appeler Caro ! C'est génial, le moral revient et les jambes avec.

Le hasard me met sur le chemin de deux trailers déjà croisé sur un autre événement. Ils préparent l'UTMB. On fera les 20 prochains km ensemble ! Merci à eux ! Je les abandonnerai au ravitaux "les hautes butées" 68ème km, ne pouvant plus accrocher le wagon. 

Les 15 km suivants seront difficiles moralement alternant marche et footing !

Les km nous séparant de l'arrivée s'amenuisant, le bonheur revint petit à petit. Et c'est avec un autre traileur que j'eu le plaisir de franchir cette ligne d'arrivée !!!

En résumé, des chemins très caillouteux, de longs moments de solitude en forêt, beaucoup de racines, des faux plats ou il faut se faire violence pour relancer, des montagnes russes émotionnelles. Des arrêts interminables sur les derniers ravitaux, de quoi discuter tranquillement autour d'un bon verre d'eau avec les bénévoles. Un parcours exigeant mais plaisant. Une décharge d'adrénaline dans les 3 derniers km !

15h28 de course. 30 ème / 229 participants (presque 50% d'abandon).

Cyril, fidèle à ses prévisions arrivera après 19h15 d'effort, presque frais. 

On a les points ! 

A dans 2 semaines...