Ah ouai, c'est quand ?
Dans 2 semaines.
Ok, pourquoi pas, combien de km ?
100.
Hein ?
Oui 100, tu rêves pas, allez...on part à 15h le samedi et on arrive quand on veut...enfin quand on peut surtout.
Ok, je vois comment je récupère de l'Ard trail et je te dis.
4 parcours seront à votre disposition :
100 km : Gien – Orléans, départ de Gien à 15 h le samedi 24 mars
50 km : Gien – Isdes, départ de Gien à 15 h le samedi 24 mars
50 km : Isdes – Orléans, départ de Isdes à minuit (0 h) le dimanche 25 mars
25 km : Ménestreau en Villette, départ de Ménestreau à 8 h le dimanche 25 mars.
Arrivés à Saint Cyr en val, nous sommes accueillis avec un café, le ton est donné, ici c'est décontracté ! Ce n'est pas une course, on y porte pas de dossard, pas de logos, de sponsors ou encore de grandes marques...Nous laissons la voiture sur place. Il est 13h, un bus rempli de randonneurs nous emmène à Gien.
Gien,14h45, place de l'Eglise, briefing ! Une bonne centaine de randonneurs s'est donnée rendez-vous, des amoureux de longues marches venus arpenter les chemins de Sologne, terre au caractère sauvage et humide, connue pour ses étangs et ses forêts.
Notre stratégie de course est simple, la région étant plate, nous prévoyons les 50km en 5h, les autres en...on verra bien :)
15h, sous un soleil de printemps, la petite troupe en marche se dirige vers les bords de Loire.
Armé de fraises tagada, de pommes potes, de loukoum, de bananes nous commençons à trottiner en compagnie de quelques autres rando-traileurs. 15 ravitos nous attendent tout au long du voyage, autant dire, festin toute la journée !
50km / 5h de course à blablater avec Anto, des bénévoles, un cycliste, et d'autres randonneurs dans cette zone natura 2000 dans une bonne ambiance. Jusqu'ici tout va bien, premier objectif atteint, l'effort est plutôt souple, les jambes aussi, les pulses au diapason, la nuit est tombée, nous sommes au ravito de la mi course à plaisanter avec les bénévoles, 20mn durant. Café, riz au lait, chocolat blanc, et massage express à l'arnica.
C'est frontales allumées, ventre plein et muscles refroidis que nous quittons notre gite d'étape pour nous enfoncer dans la nuit noire...Passés quelques km, nous alternerons marche et course en écoutant Bob Dylan, Eddie Vedder et quelques podcasts de Frabrice Drouelle sur Mai 68 et une tragédie au Mont Blanc dans les années 55.
Mais quelque chose cloche...km70, Anto accuse le coup, la fatigue arrivant et l'envie d'aller au bout s'en allant il décide de mettre le clignotant au prochain ravito. Km 75, 2h du matin, nos chemins se séparent. Je reprends la route solo mais j'ai de sérieux doutes sur l'itinéraire, n'ayant pas vu de balises depuis un bon moment. J'attends une frontale au loin qui arrive à vive allure, le gars s'est embarqué sur les 50km départ minuit et court à 12km/h. Nous ferons un bout de chemin ensemble.
Je suis à nouveau seul avec mon sac et mes baskets, musique dans les oreilles, foulant les petits sentiers forestiers accompagnés des hululements de chouettes et d'autres oiseaux, de grands yeux brillants d'un très gros chat ? enchaînant avec les petits villages, les ravitos dans les fermes, moments surréalistes que je garderai très certainement dans un coin de mémoire. Il m'arrive de chercher ma route, devinant une balise au loin, rebroussant chemin parfois, chantant dans la nuit noire souvent. La foulée perce le silence d'un ciel étoilé, comme le saut d'une biche sous mes yeux.
La bonne playlist de Jean Jacques Goldman à l'électro moderne, jusqu'à l'histoire du groupe NTM racontée dans "Affaires sensibles" fait son effet, les km défilent heureux.
Il est 6h40, j'ai retrouvé les lumières de la ville, sensation toujours surprenante, comme un retour à une certaine réalité, je déroule tranquillement la foulée mais un manque de lucidité me fait rater le chemin qui mène à l'arrivée. Je reviens sur mes pas et après quelques bonnes minutes de plaisir rallongé, j'ouvre une petite porte, entre dans la salle où se préparent les randonneurs des 25km du dimanche matin. Et c'est la toute la beauté du moment, je ressens le simple plaisir d'arriver, d'avoir passé presque 15h à découvrir cette nature, comme si vous aviez juste rêvé.
Je crois que pour préserver ma santé et ma bonne humeur, il me faut passer au moins quatre heures par jour – et souvent beaucoup plus – à me promener à travers bois, par monts et par vaux, absolument libre de toute contingence matérielle. H.D Thoreau
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