mardi 4 décembre 2012

CCC - 31/08/2012


Courmayeur - Champex - Chamonix...à pied. Cela peut sembler fou, quel intérêt me diriez-vous. "Faut lui dire qu'il y a des remontées mecaniques..." :).

C'est en compagnie de Cyril, Olivier, Vincent que nous avons décidé de tenter l'aventure. Caro m'assistera personnellement et sera d'une aide précieuse !

Après une saison Triathlètique plutot chargée, nous voila dans le monde des trailer...un milieu que je découvre, où j'apprends. La saintélyon fut mémorable comme première expérience...
Mais ici, ce n'est pas le plateau de Saint-Etienne puisque l'on parle de 100km et de 6000m D+. Une paille quoi :)

Nous revenons de vacances avec ma chérie. Une semaine plus tôt, nous baignions dans l'eau à 30° en Sicile. Le changement sera brutal ! J'ai peu de km dans les jambes et même si nous avons beaucoup marché, le challenge sera délicat, la prépa n'a pas été optimale mais on y va avec le sourire !

Concernant le matériel, l'organisation nous a averti (les conditions s'annoncent particulièrement exécrables). Il faudra être couvert et plutot deux fois qu'une ! J'en profite pour remercier le papa de Caro pour m'avoir équipé, Michel pour la frontale, toute sa famille pour les nombreux encouragements qui m'on fait chaud au coeur.

Jeudi soir, Pasta Party dans la bonne humeur avec les compères. Plus tard dans la nuit, c'est l'arrivée de la TDS. Nous sommes logés très près (trop près) de l'arrivée. On assiste à l'arrivée des premiers ( Dawa Sherpa, Trivel, Guillon). Cela nous met dans l'ambiance pour demain.

Vendredi matin, petit dej copieux. Caro emmène la joyeuse tribu au départ (Courmayeur).

Un peu d'appréhension car je n'ai aucune idée de ce qui nous attend...Vu les conditions, le parcours est modifié, nous ne passerons ni le col de la tronche, ni la tête au vent.

10h, le départ est donné. Cyril a opté pour le fond du paquet, je pars juste derrière Olivier et Vincent.
L'ambiance Italienne est extraordinaire, les cloches nous donnent le tempo.

En route vers la première difficulté, le refuge de Bertone. Ca grimpe plutot sévère et j'ai le cardio qui pulse déjà, pas bon du tout. 1h de course et je suis déjà contraint de faire quelques arrêts en pleine montée. J'ai du partir avec un groupe qui va trop vite pour moi, il est temps de lever le pied. Arrivée en haut, je m'offre une pause rapide et souffle un peu.

On se dirige ensuite vers Bonatti, j'ai trouvé mon rythme et prends un maximum de plaisir à gambader dans les montagnes. 2h15 pour 13km de course. On descend sur Arnuva, c'est boueux et glissant mais assez fun. La neige, le vent, le brouillard font leur apparition. 3h de course, le moral est bon et les jambes sont la ! je ne m'eternise pas au ravito et emboite le pas en direction du Grand Col Ferret, une sacrée difficulté puisqu'il s'agit du point culminant de la course (2537m). Et la, l'enfer commence, je paie le manque d'entrainement en montée. J'essaie vainement de m'économiser mais les appuis sont fuyant. A peine 30km de course et je subis déjà. Mon alimentation n'est pas optimale. Je passe un coup de tél à Caro pour lui dire que la suite de la course risque d'être compliquée...Je marche 10mn, je m'arrete etc...le mental en prend un sérieux coup.

4h40 de course, je passe le col Ferret ! On ne s'atarde pas comme nous a demandé l'organisation. La descente qui suit sera un vrai bonheur. Etrangement, j'ai repris des forces et déroule paisiblement ma foulée jusqu'à La Fouly (6h01). Quel plaisir de retrouver sa chérie au ravito !!! Elle prend soin de moi, de mes pieds douloureux ( chaussures trop serrées), remplie mon Kmel etc... mon assistance est au top !!!). Elle a vu passer Vincent et Olivier 20mn plus tôt. Ils s'accrochent mais peinent également semble t-il. Quant à Cyril, il fait sa course à l'arrière doucement mais surement. A cet instant, je suis 832ème, un peu épuisé. Cette pause en compagnie de ma chérie m'a remotivé !

J'ai repris un bon rythme mais la montée vers Champex me rapelle que je ne suis pas du tout grimpeur ! Je subis à nouveau et arrive au bout de 8h40 de course au ravito. Enfin ! Je retrouve ma chérie toujours au top. Ca me fait un bien fou car j'ai de plus en plus mal aux pieds et j'ai froid. J'ai du mal à m'alimenter alors je grignote le peu qui passe. Cette pause de 45mn m'a totalement refroidi. Je me réchauffe tant bien que mal sur le plat le long du lac. Caro me dépasse en voiture et m'encourage. La nuit tombe et le plaisir de la course disparait petit à petit...Je continue sur le chemin descendant avant d'attaquer la montée vers Bovine...C'est rocailleux, raide, boueux. La nuit est tombée, je discute avec une autre traileuse, on fait un bout de chemin ensemble. C'est sympa et ca change de la monotonie de la course en solo. Je la laisse filer dans la montée. Suis-je en hypo ou simplement fatigué, mes sensations sont floues, je grimpe péniblement, c'est interminable. J'entends les cloches indiquant le prochain ravito mais les minutes s'écoulent et toujours pas de refuge...

11h42 de course. Enfin j'arrive au sommet. Les alpages sont recouverts de neige, j'ai les mains gelées et les dents qui claquent...Une pause café pour se réchauffer, tous les coureurs semblent frigorifiés.

En repartant, la neige a totalement recouvert le chemin. Quelle route prendre ? Quelques minutes d'hésitation plus tard, nous sommes sur la bonne voie. En avant la descente vers Trient ! 7km, 1h30. La fin de la descente est un vraie calvaire pour mes quadri en feux. Caro a boosté un petit groupe qui m'encourage à mon arrivée à Trient ! merci. J'ai perdu ma lucidité.

Besoin d'un podologue. Je rentre dans l'espace infirmerie afin que l'on inspecte mes pieds et que l'on prenne ma tension accessoirement. Après un massage des cuisses, des pieds, une gorgée de thé, une tension autour de 10, des médecins qui me déconseillent de remonter à Catogne, une longue discussion avec Caro, je me résigne enfin à jeter l'éponge après 13h15 de course et 70km.

Pour la première fois j'abandonne. Trop faible pour continuer. Inutile de prendre des risques idiots. Il faut savoir parfois accepter d'être vaincu. Malgré tout, j'en ressors avec une expérience inoubliable et l'envie d'y retourner. Merci une fois de plus à ma chérie pour son accompagnement et m'avoir sountenu jusqu'au bout.

Après une courte nuit, nous sommes allés accueillir Cyril qui sera venu à bout de cette édition en 24h23 ! un sacré warrior. Bravo à lui ainsi qu'aux deux frères, Vincent et Olivier eux aussi finishers en 19h19. Ils auront bien mérité leurs polaires.

 On se voit en 2013 à la TDS si tout va bien !

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