La saison de triathlon sera organisée autour l'évènement. Planning de courses, Stage à Sainte Maxime, Pyrénnées...Pas de blessure, les courses se sont enchaînées, les sensations étaient bien la, les doutes aussi. On m'avait déconseillé d'enchainer le LD de l'alpes d'huez et Embrun. La période de récup' entre les deux épreuves était relativement light mais j'avais confiance. Cela m'a permis de me rassurer et d'effectuer les derniers réglages.
La semaine d'avant course était placée sous le signe de la récup'. Quelques entraînements souples accompagnés de longues séances d'étirements. Je m'imprégnais de reportages sur le mythe et l'envie d'y être grandissait chaque jour. Une chose était certaine : j'avais faim de cette course et la motivation était énorme !
15 août : un beau cadeau d'anniversaire en perspective...
La veille, je suis avec Jérôme et Cyril à Saint André d'embrun. La vue panoramique sur le lac et les montagnes me laissent rêveur sur notre futur terrain de jeu...
La météo s'annonce clémente, on ne revivra pas l'alpes d'huez et ce n'est pas pour me déplaire ! Un bon repas avec mes deux acolytes et dodo à 21h. Alarme programmée à 4h, pas évident de trouver le sommeil...
Jour J. Petit déj pas vraiment copieux, la faim n'est pas au rendez vous alors je prends juste le nécessaire.
Arrivé au parc à vélo, les minutes défilent au ralenti, j'ai la tête dans les étoiles...Nous sommes plus de 900, pourtant, une ambiance quasi onirique règne sur le lac de Serre-Ponçon. Mélange de stress, d’adrénaline, d'impatience et de concentration. Le coup de pistolet annonce la mise à l'eau...
Pas de chrono, comme à l'alpes d'huez, la course se fera aux sensations. Juste un check de la montre pour l'alimentation. Au programme, une gorginette de malto/hydrixir toutes les demi-heure et une bouchée de nourriture toutes les 45'. Au menu, un bon pain d'épice maison (je partage la recette pour ceux qui le souhaite), des bananes (le fruit qui dépanne selon Jalabert...), quelques morceaux de pâtes d'amande, des fruits sec, des barres céréales de base...du saucisson, du chorizo, de la leffe ambrée...ah pardon je m'égare la ;)
Bref, j'étais équipé du cocktail testé et approuvé au cours de la saison.
Et ça grimpe...j'ai la banane sur la première boucle de 50km, les premiers coups de pédales indiquent que tous les voyants sont au vert. Le retour sur embrun est impressionnant, les paysages autour du lac sont magnifiques. Le public fait la 'oh la', ça fait vraiment chaud au cœur, et les jambes accélèrent naturellement...mais la topographie vous rappelle à l'ordre rapidement =) Je retrouve calme et concentration.
Vient ensuite l'heure d'attaquer la deuxième boucle (km 60-160). Cette dernière n'a plus de secret pour moi. Nous étions venus la reconnaître avec Antoine et Cyril. Je sais à quoi m'attendre et autant dire que je n'fais pas l'malin...L'izoard m'avait laissé perplexe alors j'appréhendai un peu. On allait en avoir pour nos jambes, nos yeux, notre cœur, et notre moral !
Je retrouve Antoine vers le km 70 qui me dit avoir les jambes un peu lourdes mais "ça va l'faire". On roule un bout ensemble puis je m'éloigne doucement, j'en garde sous le coude en cas d'coup dur. Arrive la montée de l'izoard et l'appréhension était justifiée. Le doute commence à s'installer, j'ai chaud, seraient-ce les jambes encore fatiguées de l'alpes d'huez ou bien les développements trop faibles...? Je subis et monte en force...comme dab' diront certains :) J'aurais bien appliqué les conseils du coach : "Faites tourner les jambes" mais là, ça manque cruellement d'une ou deux dents. J'ai même l'impression d'avoir laissé la plaque...mais non. Vous savez, quand vous essayez de passer encore une vitesse potentiellement salvatrice mais que votre cassette vous rit au nez : "non non...il n'y a plus rien mon p'tit gars, t'es déjà tout à gauche...va falloir te battre avec tes jambes..." bref, je me sentais un peu seul et voyais pas mal de concurrents me redoubler. Un petit coup au moral mais bon, c'était pas la mort et surtout, je me rappelais les propos d'Antoine P, (c'est après l'izoard que ça commence vraiment).
Antoine me redouble peu avant la casse déserte. "Allez ! on est bientôt la haut !". Ce petit passage par la casse déserte me redonne un second souffle. Je reprends un peu de vie et termine l'ascension tranquillement. J'arrive en haut avec quelques doutes et l'esprit pas vraiment clair. Il est presque midi, cool ! je suis en avance sur mes estimations et en plus, un bon casse-croute m'attend. J'aperçois Antoine et Marie. Visiblement il s'est préparé un vrai petit repas gastronomique =). J'avale deux bouchées de mon sandwich et laisse les 3/4 dans le sac. Quelques fruits secs et une pomme-pote magique plus tard, je retrouve toute ma lucidité. Hors de question de s’éterniser ici ! Je laisse Antoine terminer son repas copieux, remonte sur la selle et amorce la descente.
Dès lors, la confiance revient, les jambes répondent bien, même la fameuse côte de pallon (mais quand même ^^ copyright Antoine P) et ces fameux 15% passe bien. Je sais qu'il ne reste qu'une grosse difficulté, la cote de Chalvet. Ne l'ayant pas fait lors de la reco, j'appréhende un peu et surtout, je commence à m'impatienter, un peu trop peu être...
Toujours pas de Chalvet en vue, j'ai le moral qui en prend un sérieux coup et les premiers signes notables de fatigue et de lassitude apparaissent. La route devient mauvaise et ça grimpe...enfin chalvet ! ça passe dans le dur et aux remarques que j'entends ça doit se voir... Ce n'est pas long mais la montée prend des allures interminables, surtout lorsqu'on vous annonce l'arrivée à 500m alors qu'il reste 4km ! A peine le temps de dévaliser le ravitaux d'en haut, de retrouver ma lucidité pour la descente qu'on m'avait annoncé tortueuse que la question suivante prenait place dans mon esprit : "Mais comment vais-je pouvoir enchaîner sur un marat' dans cet état ?" A l'image de ce que le coach avait annoncé : "Le vélo à Embrun il puise...". Il avait vu juste ! ces 185km m'avaient entamé physiquement un peu plus que je l'avais imaginé. Certes, le plus dur était probablement derrière mais quand même...On nous avait vendu un parcours exigent et difficile, ce n'était pas de la publicité mensongère !
Toujours pas de Chalvet en vue, j'ai le moral qui en prend un sérieux coup et les premiers signes notables de fatigue et de lassitude apparaissent. La route devient mauvaise et ça grimpe...enfin chalvet ! ça passe dans le dur et aux remarques que j'entends ça doit se voir... Ce n'est pas long mais la montée prend des allures interminables, surtout lorsqu'on vous annonce l'arrivée à 500m alors qu'il reste 4km ! A peine le temps de dévaliser le ravitaux d'en haut, de retrouver ma lucidité pour la descente qu'on m'avait annoncé tortueuse que la question suivante prenait place dans mon esprit : "Mais comment vais-je pouvoir enchaîner sur un marat' dans cet état ?" A l'image de ce que le coach avait annoncé : "Le vélo à Embrun il puise...". Il avait vu juste ! ces 185km m'avaient entamé physiquement un peu plus que je l'avais imaginé. Certes, le plus dur était probablement derrière mais quand même...On nous avait vendu un parcours exigent et difficile, ce n'était pas de la publicité mensongère !
Un peu moins de 8h estimée, 7h47 temps final.
Il est 15h15, je gare le Giant dans son enclos =D. Les voyants reviennent au vert bien qu'ayant pris une légère teinte orangée/ rougeâtre dans le Chalvet =D. Je suis en avance sur mes prévisions (OK j'avais vu large :p).
Je prends mon temps pour enfiler les running et surtout, j'ai une banane immense car je sens que tout se déroule sans accroc. Deux charmantes demoiselles me proposent un massage. D'ordinaire je ne refuse pas ce genre de proposition mais l'horloge tourne (Rrrrrrrrrrr ^^) alors au diable l'instant coquin :)
La particularité d'embrun sur la cap : tin...nin...le gobelet écolo ! Chaque athlète possède son petit gobelet réutilisable qu'il peut accrocher à sa convenance. Alors chacun y va de sa technique, coincé dans la ceinture porte dossard, dans le dos à l'intérieur de la tri fonction, sur la tête (ou pas ^^). Ça, c'est la théorie, en pratique c'est comme partout (on gère directement avec les gobelets des ravitaux).
Les paroles du coach en tête : "On sera sur des allures basses, alors un marat' en 3h30-4h c'est jouable", armé d'un bidon dans la main droite et du dit gobelet dans la gauche, j'entame les 42,195km. Je suis plutôt confiant à pied mais vue la température, je préfère partir sur une base de 2h au semi. L'esthétique n'étant pas terrible, je me sépare du gobelet dès le premier ravitaux. J'arrive sur les bords du lac, Hervé Faure termine sont marat' et va gagner cet embrunman. J'opte pour le "walk & run" de Jean Loup dans les grosses montées et tape la discute avec un autre athlète, j'ai l'impression de faire ma sortie longue du dimanche à Saint Cloud. Un coucou à Nadège qui m'encourage : "Et bien, ça avance, doucement mais sûrement". N'ayant pas de référence, je préfère garder l'allure basse, quitte à me lâcher dans les derniers km s'il reste du jus. Un petit passage par Embrun City, un public génial pour vous rebooster !
Km 20, je double et encourage Fred puis croise Cyril. Il a passé sa barrière horaire et connaissant l'artiste, il ira au bout quoi qu'il arrive, ça fait plaisir ! Je retrouve également Damien qui termine son premier tour. Le semi est bouclé en moins de 2h, oh que ça sent bon ! oh que ça sent bon ! J'envisage même d'aller chercher un 3h45. Chaque ravitaux est l'occasion de se verser un demi litre d'eau sur la tête de grignoter quelques morceaux d'orange et d'avaler un gobelet de coca. Visiblement, certains sont allongés au bord des chemins ou vident leur tripes...Hors de question de faire une insolation et de finir en monologue avec moi même sur ma chaise comme j'ai pu constater, alors je reste à l'écoute des sensations.
Km 30, les jambes s’alourdissent, j'ai perdu ma banane et les voyants virent aux rouge, ça commence à sentir le sapin pour mes jambes. Non pas par les crampes mais tout simplement par la fatigue générale. 12 petits km me séparent du bouquet final et j'avance à un rythme de sénateur mais qu'importe, j'avance...
L'heure du retour sur le lac a sonné, le public nous encourage encore et encore inlassablement, merci pour tout. Je savoure pleinement ces instants et arrive aux panneaux : premier tour à gauche, fin deuxième tour à droite...à tribord toute ! Une petite accélération pour le plaisir et un marat' bouclé en 4h30. Le deuxième semi aura été assez taquin, il n'est clairement pas plat ce parcours !
Il fait jour, le chrono indique 13h43, je suis finisher et heureux ! Un accomplissement qui donne sens à toute une saison.
Une journée qui peut sembler bien longue mais le plaisir était tel...la ligne à peine franchie que j'avais envie d'y retourner...
Des remerciements à
Jo, Jérôme, Cyril, Antoine, Jean Luc, Damien, Nadège, Marie, Vincent, Alex, tous les stadistes qui ont eu une pensée ou quelques mots pour nous, mes amis Normands que j'ai bien saoulé toute l'année, les nombreuses personnes venus nous encourager, les bénévoles, l'organisation et...le meilleur pour la fin : notre cher président Pierre qui avait parié un restaurant que je franchirai la ligne d'arrivée en plus de 16h. Désolé Président mais la photo n'est pas truquée =D
Bien joué mec.geoffrey
RépondreSupprimerMerci mec ! ça roule pour toi ?
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